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La Banque mondiale a récemment initié une démarche visant à réviser la stratégie nationale de cybersécurité du Cameroun, une initiative cruciale pour améliorer la sécurité et la confiance numérique dans le pays. Cette assistance technique est destinée à renforcer le cadre existant, instauré en 2018, et à combler les lacunes identifiées dans la protection contre les cybermenaces croissantes. Ce projet ambitieux vise à accroître la confiance des utilisateurs dans les transactions en ligne, élément essentiel pour le développement économique numérique du Cameroun.

Le Cameroun, comme beaucoup d’autres pays africains, est en pleine transformation numérique, une transition indispensable pour stimuler la croissance économique et l’innovation. La stratégie révisée de cybersécurité doit non seulement protéger les infrastructures critiques et les données sensibles, mais aussi promouvoir un environnement sûr pour les entreprises et les citoyens. En collaborant avec des experts en cybersécurité, la Banque mondiale prévoit de fournir des recommandations politiques détaillées, des analyses des écarts existants et des ateliers de formation pour les responsables gouvernementaux et les parties prenantes clés.

Parallèlement à ces efforts, le Cameroun a récemment établi le Centre pour la Cybersécurité et la Cryptologie Mathématique en collaboration avec l’Université Libre de Bruxelles. Hébergé par l’Université de Bamenda, ce centre offre des programmes de formation post-graduée en cybersécurité et cryptologie, visant à former au moins 45 professionnels chaque année. Ces initiatives sont soutenues par des bourses pour les étudiants camerounais et d’autres pays africains, démontrant l’engagement du Cameroun à renforcer ses capacités en matière de cybersécurité et à promouvoir une expertise locale dans ce domaine stratégique​​.

Le renforcement de la cybersécurité s’inscrit dans le cadre de la « Vision 2035 » du Cameroun, qui place les technologies de l’information et de la communication (TIC) au cœur de son plan de développement à long terme. Ce plan stratégique vise à transformer le Cameroun en une économie émergente, en s’appuyant sur l’innovation technologique et la numérisation des services publics et privés. Le gouvernement a mis en avant l’importance de la transition numérique pour stimuler l’économie et créer des emplois, soulignant que la cybersécurité est un pilier essentiel pour atteindre ces objectifs.

Malgré ces avancées, le Cameroun fait face à des défis importants, notamment l’utilisation insuffisante de son infrastructure de fibre optique sous-marine. Selon un rapport de la Banque mondiale, le pays n’exploite qu’une fraction de la capacité disponible de ses câbles sous-marins, ce qui limite la connectivité internationale et augmente les coûts pour les consommateurs. Cette situation est exacerbée par la domination de Camtel, l’opérateur national, qui contrôle l’accès à cette infrastructure critique, restreignant ainsi la concurrence et les investissements dans l’expansion du réseau​​.

L’initiative de la Banque mondiale pour réviser la stratégie de cybersécurité, combinée aux efforts locaux pour développer des talents en cybersécurité, représente une avancée majeure pour le Cameroun. Ces actions sont conçues pour créer un environnement plus sûr pour les transactions en ligne, promouvoir l’innovation technologique et renforcer la compétitivité du Cameroun sur la scène internationale. La réussite de ces initiatives pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains confrontés à des défis similaires en matière de cybersécurité et de développement numérique.

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