
La taxe sur les transferts d’argent au Cameroun commence à poser problème à certains acteurs économiques, qui ont digitalisé une part importante de leur relation client en introduisant des paiements électroniques. Selon des sources proches de certaines grandes entreprises, interrogées par à l’Agence Ecofin, des réflexions y sont menées pour voir s’il est toujours pertinent d’accepter les paiements par code marchant, un segment d’affaires très important pour les opérateurs de transfert d’argent.
La principale complication ici est l’enchaînement fiscal du processus. Selon les dispositions légales, la taxe concernée est prélevée au moment du transfert et du retrait des fonds parvenus via une solution digitale non bancaire. Conséquence : le flux de trésorerie de la part du chiffre d’affaires généré via le mobile est imputé de la somme de 0,2% au moment de leur retrait ou transfert vers un compte bancaire. Or, pour le calcul du précompte sur le chiffre d’affaires et même dans l’analyse de la situation fiscale, cette charge financière n’est pas prise en compte par l’administration fiscale.
L’incidence effective dans le secteur privé n’est pas pour l’instant connue. L’administration fiscale a récemment indiqué avoir pu mobiliser 7,4 milliards de FCFA en quatre mois, via cette taxe spécifique. Elle projette des recettes de 20,4 milliards de FCFA d’ici la fin 2022.
L’adoption de cette nouvelle disposition fiscale avait provoqué un vif débat au Cameroun. Pour le Fonds monétaire international, elle fait peser un risque sur l’inclusion financière et donc des possibilités d’activités économiques. En plus, selon certains gros utilisateurs, le niveau d’adoption de ce mode de paiement risque de stagner voir de reculer, si le processus de collecte de cette taxe reste en l’état.
Idriss Linge
(Source : Investir au Cameroun, 16 septembre 2022)
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